Une délégation de membres du Parlement européen se trouve actuellement en Argentine, quelques jours seulement après l'accession de Javier Milei à la présidence. L'objectif principal de ce voyage est de rencontrer les nouvelles autorités afin de promouvoir la conclusion de l'accord de libre-échange controversé entre l'UE et le Mercosur. Pour nous écologistes, cet accord est inacceptable.
Le nouveau président, Javier Milei, nie que le changement climatique soit dû à l'action humaine. Il a supprimé le ministère de l'Environnement et du Développement durable, ainsi que d'autres ministères tels que celui de l'Education, de la Culture, du Développement social ou de la Femme, du genre et de la diversité. Il a également promis de supprimer l'éducation sexuelle complète et l'avortement légal. Il cherchera également à démanteler les droits du travail et à privatiser les services publics, y compris la santé et l'éducation.
Malgré ses positions inacceptables, quelques heures à peine après sa victoire électorale, le Haut Représentant Josep Borrell a publié une déclaration exhortant le président Milei à ratifier l'accord de libre-échange entre l'UE et les Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), montrant ainsi clairement que, quel que soit le gouvernement, les intérêts commerciaux des multinationales européennes auront la priorité sur les droits humains et l'environnement.
La Commission européenne a présenté l'accord avec le Mercosur comme un élément-clé de son objectif de réorientation des chaînes de valeur vers des alliés géopolitiques qui partagent les valeurs de l'UE. Alors, comment peuvent-ils justifier la signature d'un accord de libre-échange avec un gouvernement comme celui de Milei qui promet d'aller à l'encontre des valeurs de justice sociale, d'égalité entre les femmes et les hommes, de multilatéralisme et de toutes les normes de durabilité incluses dans l'Accord de Paris ? Nous ne pouvons pas accepter que les références incluses dans l'accord sur ces questions se limitent à des déclarations vagues et non contraignantes, contrairement à ce qu'une grande majorité du Parlement européen avait demandé.
Au lieu de promouvoir cet accord commercial, cette mission de parlementaires européens devrait viser à soutenir les droits sociaux et environnementaux du peuple argentin et à discuter des formes de coopération qui contribuent à atténuer la crise économique que connaît l'Argentine aujourd'hui.