Je suis fière de vous annoncer le lancement officiel du Sustainable Textile Working Group (STWG), un groupe de travail interparlementaire au Parlement européen dédié à un objectif clair : transformer la filière textile européenne pour la rendre durable, éthique et résiliente, et lutter contre les dérives de la fast fashion.

Pourquoi un groupe de travail sur le textile ?

Le textile est un secteur à la croisée de nombreux défis environnementaux, sociaux et économiques. Il est aussi au cœur de nombreuses politiques européennes : environnement, commerce, droits des travailleurs et des consommateurs, économie circulaire…

Depuis des années, je constate les ravages de la fast fashion et désormais de l’ultra-fast fashion : une surproduction effrénée, une incitation permanente à la surconsommation, des vêtements à bas coût (en prix, mais aussi en qualité), fabriqués au prix de violations des droits humains et d’une destruction massive de l’environnement.

L’industrie textile est responsable de pollutions majeures : utilisation massive d’eau, de pesticides pour le coton, de fibres issues du pétrole comme le polyester, de teintures chimiques nocives. Elle génère des montagnes de déchets textiles, qui finissent parfois dans des décharges à l’autre bout du monde, au Ghana ou ailleurs.

Elle repose aussi sur un modèle social inacceptable : travail forcé, travail des enfants, exploitation des travailleuses dans des conditions indignes.

Mon rêve pour le textile

Je rêve d’un textile qui respecte la planète et les personnes. Que chacun.e puisse porter des vêtements :

• qui ne contiennent pas de substances toxiques, ni perturbateurs endocriniens ;
• qui n’ont pas détruit la santé des ouvrières qui les fabriquent ;
• qui n’ont pas pollué les rivières, ni vidé les nappes phréatiques ;
• des vêtements conçus pour durer, être réparés, réutilisés, recyclés, et ne plus finir comme des déchets textiles déversés dans les pays du Sud.

Et je rêve aussi de voir renaître une filière textile européenne, durable, innovante, créatrice d’emplois locaux, capable de répondre aux attentes des consommatrices et consommateurs en quête de sens et de qualité.

Un groupe de travail pour passer à l’action

Redéployer une filière textile européenne durable et stopper les abus de la fast fashion exige une action cohérente, transversale et déterminée. C’est pour cela que j’ai lancé ce groupe de travail interparlementaire, qui réunit des collègues de plusieurs commissions du Parlement européen : environnement, marché intérieur, droits sociaux, commerce...

Notre objectif : nous coordonner, travailler main dans la main avec la société civile, les PME, les innovateurs et les artisans, pour faire avancer les législations et les politiques publiques. Nous voulons aller plus loin que les avancées déjà obtenues avec la stratégie textile européenne, le règlement sur l’éco-conception, la directive sur le devoir de vigilance ou encore le futur règlement contre le travail forcé.

Stop à l’ultra fast fashion

Un axe majeur de notre travail sera de freiner l’ultra fast fashion, qui repose principalement sur le commerce en ligne. Cette semaine, au Parlement européen, nous votons en commission du marché intérieur (IMCO) un rapport important demandant un encadrement strict de l’e-commerce textile. L’objectif : lutter contre la concurrence déloyale de plateformes qui inondent le marché européen de vêtements à bas prix, souvent produits dans des conditions sociales et environnementales inacceptables, notamment en Chine.

À terme, je défends l’idée d’une législation européenne similaire à celle récemment adoptée en France, qui impose des contraintes à l’ultra fast fashion, pour protéger à la fois notre planète, nos travailleuses et travailleurs, et nos entreprises européennes.

Ce rapport sera voté en session plénière en juillet. Il constitue un signal fort du Parlement européen : nous ne voulons plus d’un marché dérégulé qui détruit l’environnement, les droits humains et nos économies locales.

Ensemble, construisons un textile européen durable

Le lancement du Sustainable Textile Working Group n’est qu’une étape. Avec mes collègues parlementaires, avec la société civile, les entreprises engagées et les citoyen·nes mobilisé·es, nous allons amplifier la pression pour construire une véritable alternative à la fast fashion.

Nous avons l’opportunité de faire du textile un secteur exemplaire en Europe : plus juste, plus propre, plus résilient. Une autre mode, pour un autre monde.