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Une boussole pour la compétitivité qui devrait avoir comme seule boussole le Pacte vert

29-01-25

La Commission européenne a présenté aujourd’hui sa “boussole pour la compétitivité”. Trop axée sur la dérégulation, elle devrait avoir le Pacte vert comme boussole pour assurer l’avenir de l’économie européenne.

Le pacte vert est la meilleure boussole que l’UE puisse avoir pour assurer l’avenir de notre économie et de nos entreprises, et faire la différence par rapport à nos principaux concurrents. L’UE doit se montrer plus ambitieuse et cohérente :

  • en misant sur la protection de la nature et ses travailleurs, pas uniquement sur le CO2 et la décarbonation. De nombreuses entreprises montrent la voie et investissent déjà dans le verdissement, elles ont besoin de sécurité et de prévisibilité de la part de l’UE pour assurer la sécurité de leurs investissements. L’UE doit soutenir le monde du travail, le niveau des salaires, la protection de ses savoir-faire. Bref, déployer des politiques solides permettant d’écarter les chocs sociaux et climatiques.
  • en investissant massivement pour être à la tête de l’innovation durable: 10000 milliards d’investissements supplémentaires, dont 260 milliards d’euros du secteur public, sont nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques, baisser les factures énergétiques, nous libérer de notre dépendance à Poutine, Trump et Xi Jinping. Les plans d’investissements actuels de la Commission européenne, reconditionnant les budgets existants ne sont pas suffisants.
  • en assurant notre indépendance, notamment énergétique. Rivaliser avec les Etats-Unis dans les énergies fossiles est impensable, et après avoir laissé les panneaux solaires aux mains des chinois, l’UE doit retrouver sa souveraineté dans tous les secteurs, y compris énergétique. L’énergie éolienne est, faut-il le rappeler, l’énergie la moins chère. L'industrie européenne exige à juste titre des investissements coordonnés dans les infrastructures énergétiques. Il en va de même pour des véhicules électriques abordables, l’UE ferait une erreur stratégique qui coûtera cher en les laissant entre les mains de Chinois. L’UE doit à la fois investir dans des véhicules plus propres et adopter une stratégie de transport durable.
  • en simplifiant les règles européennes, sans déréguler pour autant. Maintenir les règles environnementales et assurer la protection des salariés sont deux données indispensables à l’équation. Des règles efficaces ne doivent pas nécessairement être complexes, complexité parfois due aux nombreuses exceptions introduites sous la pression des lobbys et dérégulation exigée par l’extrême droite et la droite conservatrices qui ont pris les politiques climatiques en otage.
  • en privilégiant l’industrie européenne dans les appels d’offres, particulièrement dans les secteurs critiques. Le retour des guerres commerciales annoncé par l’élection de Trump devrait conduire à protéger plus et mieux les Européennes et les Européens et à opérer des investissements sûrs : qui ne risquent pas d’être remis en cause par une catastrophe naturelle ou une augmentation des températures, basés sur une vision sur le long terme avec comme boussole les enjeux environnementaux et sociaux de notre siècle.
  • en permettant aux autorités publiques d’investir comme il se doit dans la transition. Or, le renforcement du Pacte de Stabilité à la fin du mandat précédent va à l’encontre des besoins en argents frais et en soutiens de la part des Etats membres pour soutenir les investissements des entreprises, en particulier ceux des PME. Aussi, le plan de la Commission ne fait aucune allusion à la possibilité d’émettre de la dette conjointe pour faire être à la hauteur des enjeux.
  • en jouant la carte de la coopération internationale. Ne soyons pas naïfs: les Etats-Unis et la Chine entre autres sont des rivaux mais les défis sociétaux qui s’imposent à nous, qu’il s’agisse du dérèglement climatique, des inégalités ou du vieillissement démographique, sont les mêmes qu’on retrouve dans les autres grandes puissances. Et même si ceux-ci refusent de jouer collectivement, l’UE peut et doit se tourner vers d’autres régions du monde et en premier lieu l’Afrique, sans que cela se matérialise par des accords de commerce extractiviste et visant l’ouverture des marchés et la dérégulation.
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