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Un avenir plus vert et plus juste: nos dix priorités pour l'Europe

28-03-24

Les élections européennes du 9 juin 2024 représentent un tournant pour notre avenir commun, le moment de faire prendre à l’Union européenne le tournant écologique, social et démocratique dont nous avons tant besoin. Voici les priorités que je défends avec Ecolo pour changer l'Europe, pour la rendre plus verte et plus juste.

Après une prise de conscience sans précédent de l’urgence climatique, il est temps de saisir l’opportunité de mettre la transition écologique et solidaire au centre du projet européen. Dans le contexte anxiogène, lié aux années covid, de guerre, de crise énergétique, à une précarité croissante, aux reculs environnementaux poussés par une alliance dangereuse des droites, aux inquiétudes légitimes pour l’avenir, notre projet est progressiste, féministe, porteur d'espoir et de solutions sociales, écologiques, climatiques, démocratiques. Nous refusons les tentations populistes et extrémistes, climatosceptiques et conservatrices de retour en arrière, les menaces qu’elles représentent pour les droits fondamentaux, particulièrement des femmes, des minorités, de la communauté LGBTQIA+, des chercheurs de refuge en recul partout où ils sont au pouvoir. Nous sommes les représentants politiques des acteurs et actrices de la transition, de toutes celles et ceux qui veulent croire qu’un autre avenir est possible où humanisme, solidarité, bien-être de toutes et tous, climat et biodiversité sont nos boussoles. Les solutions existent et ne demandent qu’à être déployées.

Voici un bref résumé, et on vous détaille tout ça plus bas.

Pour une Europe plus verte et plus juste 

1.  Un PACTE VERT ET SOCIAL européen pour protéger le climat et l’environnement pour les générations à venir, éradiquer la pauvreté et permettre à chacun-e de trouver sa place​

Face à l’urgence, nous n’avons ni le temps, ni le luxe, de faire une pause dans les réglementations environnementales comme le voudraient les conservateurs. Nous devons choisir d’accélérer la transition écologique. Cela pour qu’en 2050, la neutralité carbone soit atteinte et que la vie sur une planète habitable soit assurée. Pour répondre aux préoccupations qui émergent face à l’ampleur des réformes, ces réglementations doivent aller de pair avec des mesures d’accompagnement des secteurs dans leur transition comme l’agriculture, l’industrie, le transport, ainsi que de mesures sociales bénéficiant directement aux citoyen.nes : factures énergétiques réduites, air sain, alimentation bio, transports en commun… pour une vie apaisée, le bien-être et la santé de tou.tes.

Cela implique une Europe capable d’investir, comme elle l’a fait lors de la pandémie de la Covid19, en faisant un emprunt commun et en adoptant un Plan de relance européen - Next Generation EU. Un plan qui a démontré à quel point nous sommes plus forts au sein d’une Union européenne à 27 pour faire face aux multiples crises souvent interconnectées - pandémie, climat, guerre, énergie. Financer les politiques de transition écologique et sociale passe aussi par un système fiscal plus juste. Les milliardaires et les multinationales doivent payer leur juste part. Une fiscalité équitable réduira la charge fiscale pesant sur les travailleuses et travailleurs. Nous devons renforcer la lutte contre l'évasion fiscale des multinationales, instaurer une taxe sur les bénéfices exceptionnels et une taxe européenne sur les transactions financières. L’Union européenne et ses États membres doivent amplifier les investissements dans la transition, au travers d’une « règle d’or verte » permettant les investissements liés à la transition écologique et solidaire. Cette règle est incompatible avec le retour à l’austérité soutenue pas tous les partis traditionnels, qui empêche tout nouvel investissement et mènera, comme après la crise financière de 2008, à de nouvelles catastrophes sociales, économiques et à un désastre écologique qui pèsera lourd sur les générations futures. Le coût de l’inaction climatique est en effet estimé à cinq fois le coût de l’action aujourd’hui (2% du PIB par an). Nous voulons mettre en place un fonds européen permanent pour la transition et une banque européenne du climat. 

Pour assurer la cohésion sociale, lutter contre les inégalités, faire barrage à l’extrême droite et aux populistes qui surfent notamment sur la peur du lendemain, les politiques sociales manquent cruellement aux politiques européennes et au Pacte vert européen : la mise en pratique du socle européen des droits sociaux est indispensable. L’Europe doit avant tout être au service de ses citoyen.ne.s via des politiques et des fonds européens visant à faire reculer les inégalités et la précarité croissante, le sans-abrisme, assurer le droit à un logement décent, le respect des droits des travailleurs, notamment de plateforme, via une protection sociale et un revenu minimum décent. L’adoption de la Directive sur un salaire minimum en Europe est un pas important vers une Europe sociale encore à construire. L’Europe sociale passe aussi par l’Europe de la santé. La pandémie de la Covid19 a démontré la nécessité d’une approche européenne autour du concept de one health (santé humaine et animale étroitement corrélées à la santé des écosystèmes), mais également une transparence accrue, une baisse des prix des médicaments et l'encadrement des lobbys pharmaceutiques à destination des professionnel·les de santé.

 

2.  Une POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE protectrice des agriculteurs/trices et des consommateurs/trices, une alimentation saine, de qualité, sans OGM

Les revendications des agriculteur.rices, que nous partageons, doivent être entendues et adressées par plus de cohérence entre la Politique agricole commune (PAC), les traités de libre-échange (comme l’accord avec les pays du Mercosur), les politiques environnementales ainsi que par des mesures d’accompagnement. Supprimer, en pleine crise climatique, les mesures environnementales de la PAC au nom d’une simplification administrative ne répond pas au problème premier qui est celui de la rémunération et est un non-sens écologique y compris pour les agriculteurs eux-mêmes. Une véritable punition collective dangereuse pour l’avenir. La seule solution à la crise est une réforme profonde de la politique agricole commune (PAC) via un alignement sur la stratégie “de la ferme à la fourchette” dont l’objectif est une alimentation durable, locale, saine, sans pesticides à l’échelle européenne. Et donc aucune des dispositions n’a encore été mise en place !

Durant des décennies, la PAC a encouragé l’industrialisation de l’agriculture européenne, la spécialisation des cultures, favorisé l’exportation et enfermé les agriculteurs dans un système poussant à toujours plus de rentabilité, d’investissements et de dépendance aux pesticides et engrais vendus par l’industrie chimique. Un système chimique qui mène à un épuisement des agriculteurs/trices et de la terre, pourtant leur première ressource, à la disparition des fermes familiales, à l’absence de repreneurs pour un métier qui ne fait plus rêver et qui est pourtant essentiel. Nous voulons accompagner ces agriculteurs/trices dans leur transition - et celles et ceux qui l’ont déjà adoptée - vers un modèle agricole nourricier des populations locales, agro-écologique, des fermes à taille humaine et familiale, un système rémunérateur. La logique doit s’inverser : les produits sains, locaux et bio doivent être soutenus pour devenir moins chers et accessibles à tou.tes tandis que les produits nocifs pour l’environnement et la santé doivent disparaître, en UE comme ailleurs.

 

3.  Une POLITIQUE COMMERCIALE ÉQUITABLE et DURABLE, ici comme là-bas

Depuis toujours, les écologistes se battent pour un commerce international plus équitable et durable, c’est-à-dire un commerce respectueux des droits humains, des normes sociales et environnementales, climatiques et de biodiversité, des populations et des économies locales. Une victoire fut l’adoption en 2021 de normes sociales et environnementales contraignantes dans les accords commerciaux mais cela ne suffit pas. Une réforme en profondeur de la PAC va de pair avec une réforme en profondeur de la politique commerciale européenne aujourd’hui fondée sur les traités de libre-échange. La crise agricole est en effet venue jeter la lumière sur ce que nous dénonçons depuis toujours : un modèle commercial inéquitable, qui induit des concurrences déloyales, qui ne respecte ni l’environnement, ni les droits des travailleurs, les droits humains, des femmes et des enfants, qui repose sur la croissance de flux commerciaux plutôt qu’un commerce au service du bien-être et du développement local, autrement dit, des objectifs de développement durable.

La transition écologique européenne passe aussi nécessairement par une approche respectueuse de nos partenaires du Sud, y compris dans le cadre de l’extraction des matières critiques nécessaires à notre propre transition écologique. Il faut donc profondément repenser nos partenariats pour de véritables partenariats d’égal à égal, qui reposent prioritairement sur le bien-être et le développement économique local, le respect des droits sociaux et environnementaux, dont sont exclues de quelconques clauses migratoires et plus efficaces dans la lutte contre le travail des enfants. Suite à un long combat de la société civile et des écologistes, l’UE a avancé sur des instruments autonomes : directive sur le devoir de vigilance des entreprises, règlement sur le travail forcé, règlement anti-déforestation, dont il s’agira de contrôler la mise en oeuvre et de renforcer. 

 

4.  Une ÉNERGIE 100% RENOUVELABLE : la plus efficace, la moins chère

Investir dans les énergies renouvelables, c’est préserver une planète habitable, réduire notre dépendance énergétique à des pays tiers comme la Russie ou d’autres régimes autoritaire, renforcer notre résilience et assurer une transition juste. La Belgique et l’Europe sont à un tournant de leur avenir énergétique, vers un mix énergétique 100% renouvelable (hydraulique, éolien, solaire, thermique renouvelable) le plus rapidement possible. 

Le déploiement de la filière renouvelable signifie aussi la transition des emplois du secteur énergétique vers les énergies renouvelables, ainsi que la création d’emplois locaux et durables. La transition écologique représente 60.000 emplois rien qu’en Belgique. Investir dans un mix énergétique entièrement renouvelable va de pair avec des économies d’énergie, l’efficacité énergétique (réduction de la consommation, isolation des bâtiments avec répercussion positive sur les factures des ménages et entreprises, cleantech...) et la sortie des énergies fossiles - à commencer par la fin de leur protection et de leurs subsides. Concrètement cela signifie notamment pour l’UE et la Belgique de sortir définitivement du Traité sur la Charte de l’Énergie qui protège les investissements fossiles - nous avons obtenu une première victoire dans cette direction, elle doit se concrétiser, et d’adopter un nouveau Traité de Non-Prolifération des Énergies Fossiles au niveau mondial.

 

5.  Une NATURE et une BIODIVERSITÉ terrestre et marine protégées et restaurées

Pour notre santé, respirer un air sain, manger une alimentation de qualité, faire revenir les pollinisateurs et la diversité des espèces, empêcher la propagation des zoonoses comme la COVID, préserver les poumons de notre planète que sont les forêts et les océans, nous devons protéger la nature et restaurer les précieux écosystèmes aujourd'hui menacés. La COP15 sur la biodiversité à Montréal a adopté des objectifs qui, à l’image des objectifs de Paris pour le climat, doivent désormais être déclinés en plans d’action par les États. En tant que pollueurs historiques, l’Union européenne et ses États membres doivent également contribuer de manière juste au financement international pour le climat et au mécanisme de soutien à la biodiversité. Nous lutterons pour une Union européenne zéro pollution, un air respirable, de l'eau propre et des biens de consommation exempts de produits toxiques. Cela passe par une loi de la restauration de la nature ambitieuse, par l’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins, la révision de REACH ou encore une réglementation sur l’utilisation et la sortie des pesticides.

 

6.  Une INDUSTRIALISATION VERTE et une ÉCONOMIE CIRCULAIRE au service des personnes

Partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants : l’économie du futur est circulaire et l’Europe doit amplifier la voie qu’elle a ouverte vers l’écoconception et la réparabilité des produits, la lutte contre la fast fashion, la réduction de l’utilisation des ressources,... Ecolo propose notamment de supprimer la TVA sur les produits de l’économie circulaire et d’introduire une taxe européenne sur les matières prélevées. 

L’économie circulaire va de pair avec une réindustrialisation verte européenne et le besoin de relocaliser notre économie au travers d’une feuille de route claire et commune au niveau européen qui encourage les secteurs verts stratégiques et redéfinit la notion de compétitivité en y intégrant les limites planétaires et les droits fondamentaux (économie du Donut) pour permettre aux entreprises et industries qui tiennent compte de leurs impacts environnementaux et sociaux de bénéficier enfin de conditions de concurrence loyales.

Un des enjeux industriels actuels et des années à venir est celui du numérique. Ecolo plaide pour un monde numérique éthique, inclusif, sobre et protecteur des droits fondamentaux. Il est notamment essentiel de réguler l’intelligence artificielle, son déploiement et ses usages, en particulier en interdisant les technologies qui s’attaquent aux droits fondamentaux des citoyen·nes et posent un risque inacceptable pour la collectivité. L’AI Act européen est une première mondiale face au déploiement incontrôlé de ces technologies, et s’il est un premier pas dans la bonne direction, il sera néanmoins essentiel de rester vigilant, d'évaluer dans quelle mesure cette réglementation résistera à leur développement et de continuer à lutter contre la surveillance de masse dans l’espace public. 

A l'heure où les conservateurs veulent dire "au revoir au Green Deal et bonjour à l'European Industrial Deal", ce qui mettrait sur pause la transition au profit du statu quo pour les industriels, les écologistes plaident pour un changement de modèle économique. Un changement basé sur le bien-être environnemental et social, où l’on consomme mieux et moins et où l’on produit plus durablement et plus localement, qui doit être au cœur du Pacte vert et social. Le Pacte vert et social européen ne peut être un nouvel outil de colonisation et d’extraction des ressources du Sud global au profit de notre propre transition énergétique. Il doit permettre de nous rendre moins dépendants des ressources stratégiques, et son internationalisation doit être vue comme un outil au service de partenariats renouvelés, équitables, avec les pays partenaires visant notamment des investissements dans leur propre transition écologique et sociale.

 

Pour une Europe émancipatrice, égalitaire, démocratique, actrice de paix.

7.  Une Europe protectrice des DROITS FONDAMENTAUX et de la DÉMOCRATIE

L’Union européenne doit être exemplaire dans la défense et le respect de la démocratie, de l’État de droit et des libertés fondamentales. Le respect de l’Etat de droit ne peut souffrir d’aucune exception. Nous continuerons à exiger son respect dans les États illibéraux, à refuser le chantage auquel se livre la Hongrie mais également à exiger que tous les États membres soient traités de manière égale. Le non-respect des décisions de justice, y compris en Belgique, ne peut être toléré. L’Union européenne doit devenir un modèle de solidarité et d’humanité envers celles et ceux qui ont dû tout quitter pour rejoindre ce que nous pouvons aisément qualifier d’Europe forteresse. L’échec civilisationnel : humain, moral, légal de la politique migratoire européenne doit céder la place à une tout autre approche qui fera reculer l’extrême droite et les drames humains : une approche basée sur l’accueil et la solidarité, sur des voies sûres et légales d’accès au continent européen, sur des critères clairs de régularisation.

Malgré l’adversité d’une grande partie de la classe politique, nous poursuivrons le combat d’une Europe solidaire avec le reste du monde. La protection temporaire accordée aux réfugiés ukrainiens doit à ce titre devenir un exemple en matière d’accueil des réfugiés, d’où qu’ils viennent. Nous souhaitons une coopération policière et judiciaire européenne basée sur le respect des droits fondamentaux, la protection des données personnelles et un contrôle démocratique renforcé. Une sortie de la logique sécuritaire qui justifie des politiques de plus en plus liberticides au nom de la sécurité nationale, pour rentrer dans des logiques de prévention, de coopération dans le respect du droit et des droits fondamentaux. Dans ce contexte, nous exigeons le respect et la protection des travailleurs humanitaires, des sonneurs d’alerte, des défenseurs de l’environnement et des droits humains.

 

8.  Une Europe actrice de PAIX

L’Union européenne est née sur les cendres de la seconde guerre mondiale, sur l’engagement commun à ne plus jamais laisser faire ça. Elle s’est construite comme un projet de paix et doit renouer avec son origine. La situation géopolitique actuelle exige une UE soudée, avec une diplomatie forte pour une politique étrangère commune de laquelle découle un pilier de défense commun, dans le but notamment de rendre l’UE moins dépendante de l’OTAN.

Les écologistes plaident également pour une politique étrangère axée sur l'équité, l'inclusion et l'autonomisation, en particulier de femmes et des groupes marginalisés, comme puissant catalyseur du changement mondial. Dans sa politique extérieure, l’Union européenne doit inspirer par l’exemple. Veiller au respect du droit international, promouvoir le multilatéralisme, défendre les droits humains et éviter les doubles standards des politiques européennes. La crédibilité et la cohérence de l’Europe ainsi que sa capacité à influencer les affaires du monde sont en jeu. De Kiev à Gaza, des politiques de coopération à celles commerciales, l’Union doit appliquer dans tous les aspects de sa politique internationale les valeurs dont elle se revendique.   

 

9.  Une Europe FEMINISTE et LGBTQIA+ friendly

Alors que les droits sont en recul, nous voulons une Europe du care et de la progression des droits de toutes et tous. Le droit effectif à une IVG sûre et légale doit être garanti dans toute l’Europe. Ce droit doit être ajouté à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et la violence basée sur le genre doit faire partie de la liste des crimes européens. Nous devons, par ailleurs, obtenir une définition européenne commune du viol basée sur le consentement. Pour que seul un oui soit un oui partout dans l’Union européenne! 

L'Union européenne doit agir pour interdire dans toute l'Union les thérapies de conversion, comme c’est désormais le cas en Belgique. L’UE doit assurer la protection des droits LGBTQIA+. Cela comprend les liens familiaux et de filiation: une famille LGBTQIA+ dans un État doit être reconnue dans tous les États!

 

10. Une Europe de l'ÉTHIQUE et de la TRANSPARENCE

Les institutions européennes doivent être exemplaires dans leur fonctionnement. Le scandale du Qatargate a révélé les failles du système et discrédité une fois encore le politique. Ingérence étrangère, corruption, logiciels espions, fake news, doivent être combattus plus efficacement. Face au pouvoir des lobbies et des multinationales, afin de restaurer la confiance des citoyen.ne.s dans les institutions, l’Europe doit prendre le tournant de l’éthique, de la transparence et de la participation de l’ensemble des citoyen.ne.s aux décisions européennes qui les impactent directement. La liberté d’expression, de manifester, de vivre librement sans surveillance généralisée et sans violence sont des principes que nous continuerons à défendre.

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