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Vos habits vous empoisonnent-ils ?

30-11-22

Nous sommes toutes et tous inquièt.es des pollutions aux microplastiques que l’on retrouve dans notre alimentation, aux perturbateurs endocriniens présents dans nos produits d’hygiène ou cosmétiques, aux pesticides... Un autre danger, moins connue mais au contact quotidien de notre peau, menace : les résidus toxiques contenus dans nos vêtements.

Avez-vous déjà entendu parler de matériaux polymères qui contiennent de l’éther décabromodiphénylique et du trioxyde d’antimoine ? Ces substances méritent d’être mieux connues, puisqu’elles sont potentiellement cancérigènes et toxiques. Et les produits retardateurs de flammes ? Ils sont tout autant dignes de notre attention, capables comme ils sont de causer des problèmes de thyroïde, des lésions cérébrales, des troubles du déficit de l’attention. On en trouve pourtant dans certains des produits textiles que l’on importe chaque année dans l’UE. 

 

Vous en voulez encore ? Des analyses effectuées sur des matières dont on vante les propriétés antistatiques, antiperspirantes et résistantes aux moisissures ont montré qu’elles pouvaient entrainer un surcroit de risque de cancer du poumon de 30%. Certaines pièces peuvent contenir des résidus de défoliants, d’herbicides, de pesticides... 

 

Des failles dans la législation

Comment expliquer que des substances aussi dangereuses puissent se retrouver directement au contact de notre peau ? Il existe bien une série de législations européennes (comme la directive REACH), et de recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour nous protéger. Mais il semble que certaines substances passent à travers les mailles du filet.

La faiblesse de notre système de protection tient également au fait qu’une importante quantité des produits textiles que nous consommons (8,7 millions de tonnes, pour une valeur de 125 milliards €), est importée. Ils proviennent souvent de Chine, du Bengladesh, ou encore de Turquie, des pays qui n’appliquent pas les mêmes normes sanitaires que l’UE. 

 

Une enquête pour y voir plus clair

La question des résidus chimiques dangereux présents dans les textiles importés est pourtant souvent laissée de côté. Il faut dire que 80 % des effets négatifs de leur utilisation se manifestent dans les pays producteurs, parfois à plus de 10.000 kilomètres de nos penderies. Mais ce constat confirme le besoin de transition du secteur textile vers un modèle plus durable, écologiquement et socialement (car n’oublions pas que si les consommteur.rices européen.nes sont confronté.es à ces résidus, les travailleur.euses à l’autre bout de la chaîne sont confrontés à des quantités plus importantes, bien souvent sans même disposer de protections adéquates).

Il est donc temps de faire la lumière sur les substances qui passent à travers les mailles du filet. Pour y voir plus clair, j’ai commandé une étude à une experte du secteur afin d’identifier l’étendue du problème, les substances concernées ainsi que les risques associés, et surtout les solutions à envisager pour protéger consommateur.rices et travailleur.euses. Cette étude, attendue pour la fin de l’année, nous permettra de revendiquer un renforcement des législations existantes, voire les compléter par de nouvelles. Je vous en reparlerai.

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