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Mon travail pour un commerce plus équitable 

13-10-22

Comme vous le savez peut-être, la période du 5 au 15 octobre 2022 n’est pas une période comme les autres. C’est la semaine du commerce équitable. Or, faire de l’UE le premier contient fair trade est l’une des priorités de mon mandat au Parlement européen. 

Les accords commerciaux européens sont-ils durables?

L’UE conclut une série d’accords commerciaux et octroie des avantages préférentiels à certains pays. Malheureusement, en général, les questions environnementales et sociales sont reléguées au second plan. 

Pourtant, les accords commerciaux ont de nombreuses répercussions dans ces domaines. Par exemple, favoriser les échanges agricoles peut donner lieu à l’expropriation de terres occupées par des populations autochtones ou à l’intensification de la déforestation. Les accords de libre-échange peuvent également entraîner à une augmentation d’importations de fruits et légumes contenant des pesticides interdits en Europe. Cela mène pourtant à des conséquences désastreuses, comme la dégradation de la santé des consommateurs européens et des ouvriers agricoles, ou encore une diminution de la compétitivité de nos entreprises. 

D’autres secteurs, celui du textile, de l’automobile ou de la chimie, peuvent bénéficier du libre-échange. Cependant, les conditions de travail de leurs employés restent à la traîne. Mon objectif est donc d’éviter les impacts négatifs qui vont à l’encontre des Objectifs du Développement Durable.

Concrètement, comment je m’y prends pour verdir la politique commerciale de l’UE?

Je participe à nombre de négociations où mon fil conducteur est la réorientation de la politique commerciale européenne. C’est ainsi que j’ai élaboré un rapport visant à mettre en place des conditions cadre pour que le commerce ne porte pas atteinte à la biodiversité. Biodiversité qui fera d’ailleurs l’objet d’un important sommet international début décembre à Montréal (CBD COP15). 

J’ai également déposé des amendements pour renforcer les propositions émises par la Commission européenne en juin dernier. Le but: rendre les dispositions sociales et environnementales plus contraignantes. Tout n’est pas encore parfait comme vous le verrez dans la vidéo de mon interpellation en plénière à Strasbourg. 

Cependant, nous avançons dans la bonne direction. Il faut tordre le cou au greenwashing commercial ! Et rapidement, parce que, selon une étude que j’ai commandée, 83 % des échanges commerciaux de l’UE constituaient des obstacles à la réalisation des Objectifs de Développement Durable. C’est là un autre aspect de mon travail : valoriser le travail d’experts, de scientifiques et leur demander de travailler sur des sujets spécifiques. C’était déjà le cas l’année dernière avec mon étude sur le travail des enfants. Nous avons pu démontrer scientifiquement que les consommateurs et entreprises européens achetaient chaque année pour 50 milliards € de marchandises dont la production avait impliqué du travail infantile. 

L’étude fournissait des recommandations. J’ai traduit cette étude en propositions politiques, notamment en écrivant au Commissaire au Commerce pour lui demander de travailler de concert avec les Etats-Unis. Ensemble, nous pouvons combiner nos forces: eux, qui sont plus avancés dans la lutte contre le travail des enfants, et nous, l’Europe, plus avancé en termes de responsabilités des entreprises. Il s’en est suivi que, dans le cadre de la collaboration UE-US, les deux puissances économiques vont effectivement travailler sur ces dossiers.

Mon travail pour la promotion du commerce équitable ne s’arrête pas aux salles parlementaires. J’assure le suivi de dossiers même lorsque les accords ont déjà été conclus. C’est notamment le cas avec l’accord UE-Vietnam négocié et entré en vigueur en 2019-2020. Je reste à l’affût pour protéger les activistes environnementaux, les journalistes indépendants, et la société civile. Cela est nécessaire car, malgré cet accord, la situation des droits humains ne s’est guère améliorée, loin de là. J’interviens régulièrement, en collaboration avec des activistes locaux, pour montrer qu’on ne laissera pas faire sans réagir. 

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