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Textile : Une autre mode pour un autre monde !

27-06-22

La fashion revolution sera mondiale ou ne sera pas ! En parallèle à la relocalisation partielle du secteur textile, il est indispensable d’agir au niveau global pour améliorer les conditions des ouvrier.es du secteur et l'environnement. L’Europe avance ses premières pistes, mais beaucoup reste à faire. 

« Il n’y aura pas de textile durable sans une action déterminée au niveau européen. » Le constat de l’eurodéputée Saskia Bricmont à la veille de la présentation par la Commission européenne de la stratégie pour un textile durable, fin mars, était sans appel. Et pour cause : le secteur de la mode est particulièrement globalisé, avec 70% des importations européennes de textile qui proviennent d’Asie.

Cette internationalisation de la chaîne de production ne va pas sans de sérieux accrocs, avec notamment un coût humain faramineux. Nombre d’ouvrier.es touchent des salaires de misère (0,3 € de l’heure dans certains pays) et sont exposé.es à des risques importants d’accident du travail. Le plus tristement connu reste l’effondrement du Rana Plaza, qui a causé la mort de plus de 1.100 personnes en 2013, provoquant une indignation mondiale mais de maigres changements.

Écoconception, recyclage et réparabilité

Le 30 mars dernier, la Commission européenne a surpris les observateurs avec un texte volontariste pour réduire l’empreinte environnementale du secteur. « Bon nombre des pressions dérivées de la consommation de matières textiles sont liées à la fast fashion », reconnaissait alors la Commission européenne. Derrière cette mise en cause d’un système au coût exorbitant pour l’environnement et les travailleur.euses, la Commission propose une série de mesures que les législateurs doivent encore approuver : écoconception, recyclage, durabilité et réparabilité des produits…

Les ONG et élu.es Verts européens ont salué ce "bon point de départ". Mais pour Saskia Bricmont, il en faut plus pour rendre le secteur durable, tant au niveau écologique que social, aspect particulièrement négligé. De futurs instruments en cours d’élaboration comme la législation sur le devoir de vigilance des entreprises, l'interdiction du travail forcé et les clauses de durabilité dans les accords commerciaux doivent venir compléter la stratégie textile et sa dimension commerciale internationale. La transition du secteur textile vers la slow fashion sera écologique et solidaire !

Devoir de vigilance : la législation qui peut changer la donne

Les législateurs européens travaillent actuellement sur une directive « Devoir de vigilance » des entreprises. Celle-ci vise à rendre les entreprises responsables des violations des droits humains et des atteintes à l'environnement commises dans le cadre de leurs activités et celles de leurs sous-traitants.

Au niveau du textile, cela permettrait d'assurer une transparence accrue et de sanctionner les entreprises responsables de violations des normes sociales et environnementales dans leurs usines à l’autre bout du monde. Sont par exemple visés, le non respect du droit du travail, la mise en danger de la vie des travailleurses, le travail des enfants, en violation des conventions de l’Organisation international et du travail. « L’idée est bonne », se félicite l’eurodéputée Saskia Bricmont, qui suit ce dossier de près, “si elle s'applique à toutes les entreprises et pas uniquement aux plus grandes multinationales/marques tel que prévu actuellement dans le projet de la Commission. Le Parlement européen devra veiller à étendre son champ d'application et à renforcer la portée du texte en matière de respect des objectifs climatiques et de bodiversité.ien-être des travailleur.euses »

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