Faire défiler
Tous les articles

Révision de la politique commerciale européenne: nos propositions pour un commerce durable

11-04-22

D’importantes discussions se tiennent actuellement pour revoir la politique commerciale de l’Union européenne. Avec les eurodéputé.es Verts/ALE de la Commission du commerce internationale, nous travaillons pour la rendre durable, respectueuse de notre planète et de celles et ceux qui y vivent.

La position des écologistes sur la question des accords commerciaux est souvent caricaturée : les uns nous qualifient d’anti-Mercosur, les autres d’anti-Américains, d’anti-mondialisation… Nous serions des anti-tout, toujours prêts à faire capoter les projets d’accords commerciaux. Pourtant, la réalité est différente : nous estimons simplement que les règles mises en œuvre dans ces accords ainsi que les valeurs véhiculées sont erronées, et que cela doit changer.

Aussi, nous profitons du débat lancé par la Commission européenne elle-même sur la manière de revoir à la hausse les normes de durabilité contenues dans les accords de libre échange. La Commission a été poussée à cette évolution par la mobilisation importantes des citoyen.nes face à des accords comme le CETA ou le TTIP. 

J'ai préparé dans le cadre de ces discussions un ensemble de recommandations, partagées par les eurodéputé.es Verts/ALE siégeant en commission du Commerce international, qui explique ce que doit être une politique commerciale durable:

Notre travail sur ce débat explique ce qui est acceptable pour que la politique commerciale de l’UE ne soit plus un frein à :

-la réduction de notre empreinte environnementale, 

-la réduction des inégalités,

-la lutte contre l’épuisement des ressources et des personnes.

 

Pour en savoir plus, ce document est à retrouver en intégralité ici:

 

La politique commerciale comme vecteur de changement

Globalement, nous sommes convaincus qu’une refondation des règles du commerce promues par l’Europe peut favoriser la réalisation d’une transition juste et durable (conforme aux Objectifs du Développement Durable de 2015) et au-delà, d’amorcer un changement de cap à la mondialisation.

Rêvons-nous éveillés ? Non! 40 % du commerce de l’UE, le plus grand importateur et exportateur du monde, se déroulent dans le cadre de tels accords. L’UE est aussi le principal partenaire de 80 pays dans le monde. Les règles que fixent l’UE ont donc un impact sur de nombreux autres pays.

L’impact de la guerre en Ukraine

Cette discussion sur ce qu’on appelle les « chapitres sur le commerce et le développement durable » devrait connaître un moment critique cet été, lorsque la Commission annoncera ses propositions. Celles-ci sont d’autant plus attendues dans le contexte de la guerre en Ukraine. En effet, l’invasion russe, les sanctions dans tous les sens, ainsi que les mesures de restrictions commerciales (comme l’interdiction d’exporter des engrais ou de la nourriture) sont utilisées comme autant d’arguments par la droite conservatrice et libérale pour affirmer qu’il faudrait faire aboutir plus d’accords commerciaux.

En ce qui nous concerne, l’accélération du processus d’aboutissement de tels accords serait une regrettable fuite. L’urgence est de mettre nos accords commerciaux en conformité avec les nouvelles exigences de durabilité, pas d’en créer de nouveaux! Les accords qui seraient signés dans l’urgence ne seront pas actualisés avant cinq ans, et encore, si nos partenaires n’y voient aucune objection ! 

Les vulnérabilités européennes mise en évidence par la pandémie

Dans le même temps, conformément au concept central à la politique commerciale européenne (l’autonomie stratégique et ouverte), il faut s’interroger sur les vulnérabilités de l’Union européenne consécutives à des décennies de délocalisations et de concentration sur certaines activités jugées plus nobles (plus technologiques ou plus « intensives en connaissance »). 

Comme on l’a vu lors de la pandémie, l’UE a trop externalisé certains pans de son économie et de sa production. Elle s’est retrouvée totalement démunie lorsqu’elle voulait s’approvisionner en équipements de protection sanitaire (souvenons-nous de la difficulté à nous procurer des masques au début de la pandémie) ou quand certains secteurs ont dû se mettre à l’arrêt parce qu’un fournisseur à l’autre bout du monde connaissait des problèmes. 

Parce que la transition énergétique a démarré trop tard et trop timidement, les failles de l’Europe sont aujourd’hui exposées en plein jour lorsque l’on veut se sevrer des combustibles russes qui financent l’invasion déclenchée par Vladimir Poutine. Il faut donc que, parallèlement au rehaussement des chapitres sur le commerce et le développement durable, l’UE s’attelle à une réforme de son modèle économique et de sa politique industrielle.

 

Voir plus

D’autres articles peuvent vous intéresser