Le 28 septembre dernier n’était pas une journée comme les autres. Il s’agissait de la Journée mondiale du droit à l'avortement. Journée d’autant plus importante que ce droit est menacé en dehors et au sein des frontières de l’Union européenne. L’interdiction de facto de l’avortement en Pologne, les restrictions de ce droit en Hongrie, la décision de la Cour Suprême aux États-Unis, la victoire électorale de partis ouvertement anti-IVG en Suède et en Italie, les financements de plus en plus rares pour les services de plannification familiale dans de nombreux pays d’Europe nous rappellent qu’aucun droit n’est jamais acquis. Surtout lorsqu’il s’agit des droits des femmes et des minorités.
C’est pourquoi, en juin et en juillet 2022 , le Parlement européen a adopté deux résolutions appelant à protéger et garantir le droit à l’avortement en Europe et dans le monde. L’accès à l’IVG est un droit humain qui doit être reconnu comme tel.
#SafeAbortionDay L'avortement doit être sûr, abordable et accessible à toutes.
— Saskia Bricmont 🇪🇺 (@saskiabricmont) September 28, 2022
Ce droit fondamental est pourtant remis en cause en Hongrie, Pologne, et pourrait l’être en Italie.
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Deux résolutions pour un même problème
Avec 364 voix pour, 154 contre et 37 abstentions, une première résolution, condamnant la position de la Cour Suprême américaine, a été adoptée en juin dernier. En révoquant l’arrêt Roe v. Wade, la Cour Suprême a annulé la garantie nationale du droit à l'avortement. Chaque État est donc en capacité de légiférer pour limiter ou supprimer ce droit. Mes collègues eurodéputés et moi-même avons souligné que les premières victimes de cette décision sont les femmes en situation de pauvreté. Des femmes qui, en raison d’obstacles financiers ou logistiques, ne peuvent se permettre de se rendre dans des cliniques de santé génésique dans des États ou des pays voisins. Il est important de rappeler que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), interdire l’IVG ne diminue pas le nombre d’avortement. Le seul résultat est la mise en danger de la santé des femmes. Les Nations Unies estiment que, chaque année, environ 47 000 femmes décèdent de la suite d’un avortement non sécurisé. L’accès à un avortement sûr et sécurisé est donc essentiel.
Nous votons cette semaine au parlement #UE une résolution sur le droit à l’avortement. Nous ne tolérons aucune attaque contre la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes. Les attaques contre le droit à disposer de son corps doivent cesser!#MyBodyMyChoice #eplenary pic.twitter.com/0frUqoNMvS
— Saskia Bricmont 🇪🇺 (@saskiabricmont) July 5, 2022
Malheureusement, ce sujet ne concerne pas uniquement le reste du monde. Le droit des femmes à disposer de leurs corps est fréquemment menacé en Europe. En tant qu’eurodéputés, nous sommes préoccupés par l’augmentation des financements à destination de groupes anti-genre et anti-choix. C’est pourquoi, dans une seconde résolution, nous appelons à inclure le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Par ailleurs, nous exhortons les États-membres à dépénaliser l’avortement et à supprimer les obstacles juridiques, financiers, sociaux qui l’entravent encore. Tous les pays de l’Union doivent garantir l’accès à des services d’avortement sûrs, légaux et gratuits. Les droits sexuels et reproductifs des femmes doivent être non seulement protégés, mais aussi renforcés.