La Commission européenne a présenté sa proposition de budget pluriannuel pour la période 2028-2034. Près de 2.000 milliards € sont en jeu. Mais au lieu de renforcer l’ambition de l’Union en matière de justice sociale et de transition écologique, cette proposition fait tout l’inverse. 

Une PAC vidée de sa substance

L’une de mes plus grandes inquiétudes concerne la Politique agricole commune (PAC). Ce budget acte une transformation de la PAC en un immense fonds technocratique, opaque, géré à l’échelon national, loin de l’esprit de solidarité européenne qui devrait pourtant la guider.

J’en ai assez de voir des politiques européennes qui provoquent la disparition progressive des fermes familiales et qui ne garantissent même pas un revenu décent aux agriculteurs. Nous avons besoin d’une PAC qui soutienne les agriculteurs dans leur transition écologique, qui rémunère les services qu’ils rendent à la nature, et qui les aide à préserver notre biodiversité.

Mais ce que propose la Commission européenne, c’est tout le contraire : une baisse de 20 % des moyens alloués à l’agriculture. C’est un non-sens économique, social et environnemental.

Supprimer LIFE, une aberration en pleine crise écologique 

Autre décision sidérante : la suppression du programme LIFE. Ce programme est le seul instrument européen spécifiquement dédié à la biodiversité et au financement de projets environnementaux innovants. Supprimer LIFE en pleine crise écologique, c’est une faute politique grave.

Partout en Europe, des projets concrets, portés par des associations, des communes, des scientifiques, dépendent de ce programme. Le supprimer, c’est priver ces acteurs de terrain des moyens dont ils ont cruellement besoin. C’est aussi renier les engagements climatiques et environnementaux de l’Union européenne.

Nous devons faire exactement l’inverse : renforcer tous les leviers disponibles pour faire face à l’effondrement du vivant, restaurer les écosystèmes, et garantir un avenir sain pour les générations futures.

Un budget à réécrire 

Avec mes collègues du groupe des Verts/ALE, je me battrai pour que le Parlement européen défende une autre vision. Ce budget ne peut pas passer en l’état. Il doit être révisé pour être à la hauteur des enjeux sociaux, agricoles et environnementaux de notre époque.

Nous avons besoin d’un budget européen à la hauteur des engagements de l’Union. Un budget qui protège les citoyens, les agriculteurs, la nature. Et je continuerai à porter cette voix dans toutes les négociations à venir.