
Après de multiples demandes d'inscrire l'accord UE-Mercosur à l'agenda de la plénière du Parlement européen, l'acharnement des Verts et de leurs alliés a enfin été payant : ce jeudi matin, un débat de plus de deux heures avec la Commission européenne a permis à environ 70 eurodéputé.es de faire valoir leurs considérations.
En tant que cheffe de file des Verts sur le dossier, j'ai pu m'exprimer parmi les premiers orateurs (voir vidéo ci-dessous). Sans rentrer dans les détails des interventions, je retire les éléments suivants.
Je ne peux m'empêcher aussi de relever que les partisans de l'accord cherchent à discréditer les critiques en les qualifiant de 'trumpistes' ou de 'menteurs' (ce qui revient peu au prou à la même chose). Mais lorsque nous répondons en avançant des chiffres, principalement ceux issus des institutions et agences européennes, ils refusent d'entrer davantage dans la discussion. Idem lorsque nous posons des questions sur l'impact juridique de la reconnaissance de l'Accord de Paris.
Ceci est révélateur du fait que l'accord UE-Mercosur repose sur un dogme, sur le pari que "c'est sûrement préférable de le signer" mais sans davantage d'analyses; en quelques sorte, "faisons confiance au libre marché et a la sagesse des grandes multinationales". Ca n'est clairement pas mon point de vue !
Comme il a été dit, d'autres échanges se tiendront au Parlement européen avant que nous n'ayons à donner notre approbation ou à rejeter le texte à la fin de cette année, ou au début de la prochaine. Et comptez sur moi pour alimenter les débats en arguments robustes démontrant la toxicité pour les peuples et la Planète de cet accord. Mieux vaut pas d'accord qu'un accord climaticide et anti-social portant atteinte à la souveraineté stratégique de l'UE.