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Une limite à la production mondiale de plastique pour en finir avec cette pollution

02-12-24

Les pays réunis en Corée du Sud pour négocier un futur traité mondial visant à mettre un terme à la pollution plastique se sont quittés dimanche 1er décembre sans trouver d’accord. Il est pourtant urgent d’en finir avec la pollution plastique.

Nous avons manqué une occasion décisive de combattre la pollution plastique à l’échelle mondiale lors des négociations qui se tenaient fin novembre à Pusan. Il était pourtant urgent d’aboutir à un accord afin de lutter contre cette crise, pour protéger l’environnement, la santé publique et l’avenir de la planète. Ce texte aurait représenté un tournant majeur, comparable à l’Accord de Paris sur le climat, notamment dans la lutte contre la pollution marine. C’est une profonde déception. Actuellement, 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. Si rien ne change, ce chiffre pourrait presque tripler d’ici 2050.

Le recyclage ne suffira pas

Le recyclage, bien que nécessaire, reste insuffisant : alors que seulement 9 % des déchets plastiques sont recyclés, le reste est jeté dans la nature ou détruit, aggravant les dégâts pour notre environnement et notre santé. Il est indispensable de limiter la production de plastiques et d’encourager la circularité pour mettre fin à cette menace.

La surproduction mondiale maintient des prix bas pour le plastique vierge, décourageant les initiatives de réutilisation. En Belgique, cette surproduction menace directement l’industrie du recyclage.

Le poids des pays pétroliers

Le plastique, issu principalement du pétrole et du gaz, reste un enjeu stratégique pour des pays comme l’Arabie saoudite, la Russie, l’Iran et le Koweït. Sans surprise, ils ont mis tout leur poids dans la balance lors des discussions pour ralentir les efforts de réduction. Ils ont pu compter sur le soutien d’autres pays pourtant gravement touchés par la pollution plastique, comme la Chine et l’Inde. 

Et maintenant ?

Fixer une limite supérieure à la production mondiale de plastique demeure une tâche ardue, notamment face à la pression des lobbyistes et des pays producteurs de pétrole. Cependant, pour réduire la pollution, une baisse significative de la consommation de plastique est essentielle.

Le Parlement européen a pris des mesures en ce sens, comme la loi sur l’écoconception, qui vise à optimiser l’usage des plastiques, notamment dans les appareils électroménagers. Un lave-linge avec des pièces réparables en est un exemple concret. Par ailleurs, des initiatives locales, comme l’interdiction d’exporter les déchets plastiques ou la réduction des emballages superflus (comme les fruits ou légumes emballés à la pièce), doivent être accélérées. 

Mais il faut aller plus loin, et plus vite. La Commission européenne doit assumer pleinement ses responsabilités en pesant de tout son poids pour organiser rapidement un sommet sur les plastiques, car l’UE ne pourra régler ce problème seule. Elle doit prendre l’initiative de fixer une limite supérieure à la production mondiale de plastique. L’avenir de notre planète en dépend.

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